- alcyonien
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⇒ALCYONIEN, IENNE, adj.Qui a rapport à l'alcyon.1. MYTH. Jours alcyoniens. Les sept jours avant et les sept jours après le solstice d'hiver pendant lesquels on dit que l'alcyon fait son nid et que la mer est calme :• 1. Longs jours alcyoniens, qui bercent comme un hamac d'une nuit à l'autre, la face sans cesse renversée contre le ciel trop nostalgique, trop tendre — journées emportées comme les palmes d'un atoll, toutes fondues, toutes dociles dans le grand flux terrestre à la fraîcheur fondamentale.J. GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, p. 84.— P. ext., littér. Calme alcyonien. Calme absolu :• 2. L'espérance qui fleurit dans les chemins de la vie ne contredisait plus la paix qui habite dans les tombes, les évolutions de mon intelligence me semblaient aussi infatigables que les cieux, et cependant toutes les inquiétudes étaient aplanies par un calme alcyonien; ...Ch. BAUDELAIRE, Paradis artificiels, Un Mangeur d'opium, 1860, p. 417.2. ZOOL. Qui concerne la polype appelé alcyon.— Emploi subst. Les alcyons. Famille de polypes.Prononc. :[
], fém. [-
].
Étymol. ET HIST. — 1. Adj. a) XVIe s. « qui a rapport à l'alcyon » (DU PINET, trad. Pline, 18, 26 ds QUEM. t. 1 1959 : halcyonien); b) 1694 (Ac. :appartenant à l'Alcyon n'est en usage qu'en cette phrase. Les jours Alcyoniens); 2. 1872 subst. zool. (LITTRÉ : Les alcyoniens).Dér. de alcyon; suff. -ain/-ien, cf. l'adj. lat. alcyoneus, attesté à l'emploi b dep. le Ier s. ds COLUMELLE, 11, 2, 22 ds TLL s.v. (h)alcyoneus, 2514, 80 : VIII Kal. Mart... alcyonei [...] dies vocantur, in Atlantico quidem mari summa tranquillitas nota est.STAT. — Fréq. abs. litt. :2.BBG. — BÉL. 1957. — BOISS.8. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — RHEIMS 1969.alcyonien, ienne [alsjɔnjɛ̃, jɛn] adj.ÉTYM. XVIe; de alcyon.❖♦ Qui a rapport à l'alcyon.♦ (1694). Fig. || Jours alcyoniens : période de calme de la mer (sept jours avant et sept jours après le solstice d'hiver), pendant laquelle on dit que l'alcyon fait son nid.♦ Par ext. Littér. Qui est comme la mer pendant les jours alcyoniens (⇒ Calme, serein).0 (…) les évolutions de mon intelligence me semblaient aussi infatigables que les cieux, et cependant toutes les inquiétudes étaient aplanies par un calme alcyonien; c'était une tranquillité qui semblait le résultat (…) de l'antagonisme majestueux de forces égales et puissantes (…)Baudelaire, les Paradis artificiels, « Un mangeur d'opium », III, Trad. de de Quincey, Pl., p. 499.♦ On trouve aussi alcyonique [alsjɔnik]. || « Un temps alcyonique » (P. Bourget, Outre-mer, t. I, p. 18).
Encyclopédie Universelle. 2012.